04/03/2011

27-02-11 : AUCKLAND- CRISTCHURCH I’M BACK

Dimanche matin, mon vol pour Cristchurch était annulé et je n’avais toujours pas trouvé de lieu où dormir…Mais rien n’entamait ma motivation. Pourquoi rester à Auckland où rien n’était figé pour le moment alors que je pourrais être bien plus utile à 1h30 d’avion de là ? Je réservais de nouveau un vol pour la fin de l’après-midi et informait quand même l’Alliance française de ma venue à Cristchurch, au cas où il se passerait de nouveau quelque chose pendant mon séjour, que les choses soient bien faites au minimum. L’Alliance française émettait de grandes réticences à voir une ressortissante française se rendre à Cristchurch où la ville est encore bien trop instable et les répliques régulières ; elle essayait gentiment de me dissuader en me disant qu’il y avait déjà bien trop de volontaires sur place et qu’il était impossible de les loger, mais elle appréciait tout de même le fait de les avoir prévenus. C’est en début d’après-midi (après des jacky potatoes amoureusement cuisinées par la miss Kelly), alors que je finissais mon sac (une nouvelle fois !!) que je trouvais un couple de septuagénaires français habitant dans un quartier épargné par le tremblement de terre pour m’héberger 2/3 nuits, le temps de prendre mes marques sur place.
Je laissais donc Kelly et Flol à leurs recherches de travail à Auckland, confiante et plus motivée que jamais, bien décidée à faire tout mon possible pour me rendre utile et tenter d’aider au mieux les habitants qui en avaient besoin. A mon arrivée à Cristchurch, j’étais quelque peu surprise de trouver l’aéroport à l’identique que lorsque nous avions quitté la ville quelques jours auparavant. Ayant vu tellement d’images, entendu tellement d’histoires et d’horreurs sur ce tremblement de terre meurtrier, je m’attendais à arriver dans le chaos directement, à voir des traces du séisme dès mon arrivée mais …Non ! L’aéroport a tenu et rien ne laissait paraître qu’une telle catastrophe naturelle ne se soit produite 5 jours auparavant, je voyais même les évolutions dans les réparations entamées suite au séisme de septembre dernier ! Lorsque j’ai rejoint ma nouvelle famille d’accueil, le taxi a emprunté les mêmes routes larges bordées de pavillons aux jardins correctement tenus, longeant les parcs verdoyants et paisibles que nous avions observés à notre arrivée à Cristchurch presque 2 mois plus tôt, tout était identique, rien ne dépassait rien du tout …Et j’ai été formidablement reçue par Colette et Pierre (respectivement 70 et 75 ans), vivant à Cristchurch depuis 27 ans et en Nouvelle Zélande depuis 50 ans , en pleine forme et vivant dans les quartiers Ouest de Crischurch c’est-à-dire là où rien , pas même un bibelot n’est tombé dans leur immense maison en béton armé ! A tel point qu’ils se sentent même un peu coupable devant la détresse des gens à l’est de la ville, où le séisme a été le plus dévastateur et meurtrier…Je suis donc reçue en grande pompe, avec un festin de roi, logée dans une chambre avec salle de bain privée, bureau et Internet ! Si je m’attendais à ça en arrivant ici !
Je profite de la connexion pour peaufiner l’organisation de ma première journée le lendemain et c’est sur facebook que tout se passe (Xav’, nous aurons une nouvelle conversation à ce sujet un jour d’ailleurs et j’ai maintenant de quoi renforcer ma position sur le fait que c’est un formidable outil, surtout dans ce cas précis ;p) ou en tous cas que les groupe de volontaires sont le plus actifs, sortie des organisations professionnelles comme la Croix-rouge ou le Cristchurch Council. Je m’étais auparavant inscrite sur le groupe facebook de la Student Army, qui a été créé par l’association des étudiants de l’université de CristChurch après le 1er tremblement de terre en septembre dernier et remis en route suite au séisme du 22 février. Le groupe facebook est très bien tenu e représente outil de communication très efficace pour réunir les étudiants et les volontaires évoluant ensemble au quotidien, suivant les différentes missions menées par l’UC student Army. Il en existe 3 au quotidien :
- Les squardons : ces sont des groupes d’étudiants et de volontaires qui se présentent le matin sur le campus avec une voiture et tout le matériel nécessaire et sont envoyés directement aux adresses de particuliers ayant demandé de l’aide pour déblayer leurs propriétés.
- Les battalions : ce sont tous les étudiants et volontaires qui ne sont pas en groupe, n’ont pas de voiture et qui donc se rencontrent sur le campus le matin pour se rendre tous ensemble dans les banlieues en bus et s’occuper de quartiers entiers à plus de 1000 personnes par jour, armés de brouettes/pelles/masques/gants/râteaux et autres outils pour déblayer.
- Les street teams : équipes de personnes ne pouvant pas ou ne voulant pas déblayer la journée, mais se portant volontaires pour aller à la rencontre des résidents des banlieues les plus touchées pour leur fournir toutes les informations vitales (tel que les points d’eau, l’électricité, les structures d’accueil, les personnes portées disparues, etc.). Déjà sur Internet je remarque une organisation rondement menée, avec une note mise à jour quotidiennement pour annoncer les missions des jours suivants, le nombre de personne attendues et le matériel qu’il faut se procurer pour participer. Le point de rdv (très matinal, entre 7h30 et 8h30) se trouve sur le parking du campus de l’Université de Cristchurch. Je me fais trop prêter une pelle pour ma 1ère journée, je check le trajet à pieds de là où je suis hébergée à l’Université, je me prépare un petit pique-nique (et Colette alourdit mon sac de confiseries pour les résidents que j’allais croiser) et je vais me coucher, plus motivée que jamais pour attaquer ma première journée !

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