17/03/2011

13-03-11/17-03-11 : AUCKLAND : SPARTACUS VS HOBBIT

Le lundi matin Flol et moi nous sommes rendus dans la North Shore City d’Auckland, au North Harbour Stadium, sur les conseils de Bobo qui nous avait assuré que nous trouverions des billets pour le match France-NZ de la coupe du monde de rugby (match pour lequel il n’y a plus de places en vente depuis bien longtemps !) en vente là-bas. Là encore toute une épopée pour rallier l’île nord, séparée d’Auckland City par la mer et donc connectée par le North Bridge, que l’on traverse en voiture ou en bus. Nous avons largement profité du soleil en regardant les bus passer sans s’arrêter pour commencer, puis avons traversé le pont sans trop de difficultés avec le Northern Express et la vue sur Auckland, bordée par la mer et les îles, que nous avons de là-haut est magnifique ! Arrivés à Albany, ville où se trouve le North Harbour Stadium il a de nouveau fallu composer avec des chauffeurs de bus qui ne savent pas où ils se rendent mais qui, de bonne foi, s’arrêtent à chaque arrêt pour voir si nous sommes trop loin de notre destination ou s’il peut nous en approcher encore un peu à l’arrêt suivant ! Par moment nous oublions que nous sommes en Nouvelle Zélande, c’est tellement… à la wannagain ! Mais toujours très simple et sans prise de tête, le conducteur descend même à l’arrêt de bus expliquer aux étudiants les forfaits qu’ils peuvent prendre pour payer moins cher à l’avenir, pendant que nous attendons patiemment dans le bus (climatisé et radio, on est bien !). Nous découvrons donc une autre université, installée au milieu de nulle part, entre 2 vallons de verdure et de grands parcs à l’herbe rase et fraîche, juste à côté du stade. Stade où va se dérouler le match France-Japon pour la coupe du monde et qui ressemble à …Jean Bouin à Paris (pour ceux qui vont voir le rugby à Paris) ! Évidemment je fais des pieds et des mains dans tous les offices que je trouve ouverts et occupés et nous finissons carrément au comité d’organisation du stade, avec un monsieur de la CIO très sympathique, pour nous entendre dire que nous avons fait tout ça pour rien, que personne n’a de billets pour la coupe du monde, pas même eux ! Que tout se fait par Internet, sur le site officiel de la coupe du monde qui n’a lui-même pas encore édité tous les billets qui ont été vendus lors de cette première phase de mise en vente …Inutile de préciser que ma déception était plus que perceptible et que je prévoyais de régler ça fisse et bien correctement avec Bobo à mon retour (bredouille !!) à la Boarding House le soir-même ! M’enfin nous n’avions pas fait le voyage pour rien, Flol a trouvé tout son équipement de piscine et nous avons testé un nouveau cheese cake avant de rentrer à Auckland City pour mon interview dans une agence de modèles !
Nous avions vu quelques jours plus tôt qu’une agence cherchait de nouveaux visages et de « nouveaux talents » pour faire de la figuration dans le prochain Peter Jakson « The Hobbit » et pour le film Spartacus, en tournage en ce moment. Nous avons répondu et postulé pour se marrer avec Flol, se disant que ce serait énorme de faire le Hobbit pour notre année néozélandaise (Kelly notre hobbit préféré ulcérée par le fait de travailler et donc de ne pouvoir se rendre aux heures d’interview peuchère !) !!.J’ai obtenu presque immédiatement un rendez-vous avec l’agence pour le lundi après-midi et Fol, de même, pour le mardi après-midi. L’agence demandait de se rendre à l’entretien avec une garde-robe complète de vêtements que je suis loin d’avoir ici, j’y suis donc allée en jean et T-shirt un peu habillé, bien décidée à faire le hobbit ! J’ai été reçue dans unimmense studio photo par une chinoise acariâtre, à l’accent anglais encore pire que le mien, qui posait des questions sonnant comme des ordres secs et sans amabilité aucune ! Elle soupire à la mort quand je dis que je n’ai pas mon permis « How will you do for a shooting at 5 AM ??? », «Bah je prendrai un taxi ou on fera du covoiturage avec les autres modèles ! (connasse !!) ». Deux françaises me précédant se marrent en entendant ma réponse, me disant qu’elles lui avaient répondu la même chose devant son ton agressif et dénué d’intelligence ! Elle commence par les 2 françaises, les fait se changer (elles avaient apporté de quoi faire un défilé !!) et les affabule d’un rouge à lèvre bon marché, rouge pétant et criard du plus mauvais goût pour les prendre en photo. Puis c’est à moi, je ne me change pas (il ne faut pas être déguisée en godiche pour faire le Hobbit) et refuse de me peinturlurer les lèvres, ça ne lui plaît guère et achève de la mettre en rogne mais elle fait quand même les photos « because you are beautiful you french girl » me dit-elle ! Mais bien sûr ! Les photos faites, je signe un contrat de 6 mois avec l’agence et quand elle note mes mensurations elle me demande si ça me dérange de faire de la figuration toute nue : « Parce qu’ils sont à poils les Hobbits ??? Jamais vu ça moi!!», « No, come on ! But with your body you can easily do some pictures for swimming costumes or underwears! C’est sûr que mises à part les asiatiques et les touristes, mes mensurations n’ont aucune commune mesure avec la plupart des gens ici ! Va pour du nudisme partiel lingerie/maillots de bain (Papa, la prochaine pub’ Aubade en 4 par 3 c’est ta fille !!), je signe pour 6 mois, j’ai un agent et un contrat donc je peux (ENFIN !!) faire mon IRD et j’attends en croisant les doigts pour être retenue comme HOBBIT !! Flol me retrouve en fin d’après-midi, nous faisons plus ample connaissance en terrasse avec Marine et Laura, les 2 françaises du casting, puis nous rejoignons Kelly pour la visite d’un appart’…glauque au possible, véto unanime, nous rentrons encore un peu déçus mais tous les 3 d’accord au moins ! C’était une nouvelle chaude journée d’été et nous dînons en profitant du coucher de soleil sur les volcans d’Auckland dans les alentours, ardente lumière rougeoyante qui disparaît doucement derrière les sommets pour laisser place à la pénombre : on ne s’en lasse pas non plus…
Mardi matin, je discutais avec Bobo de notre A/R en North Shore city pour des prunes, et finalement je le rassurais devant son air tout contrit et désolé, lui disant que ça avait été une très belle balade tout de même et que ça valait le coup de s’être déplacés jusque là-bas, ça contribuait à notre découverte de la ville (ce qui était tout à fait vrai en plus !). Nous sommes finalement tombés d’accord sur un nouveau plan pour récupérer 3 places France-NZ, en collaboration avec le propriétaire de la boarding house (ancien joueur professionnel de rugby)…Je suis censée les récupérer en fin de semaine, j’y crois, de même que pour l’appartement et le travail : impossible n’est pas funky ! Après la visite express d’un appart’ nous nous sommes de nouveau rendus au à l’agence de « modéliMSME » pour l’entretien du Flol qui lui postule pour Spartacus (évidemment vu comme il est bien foutu et tout bronzé là en plus !!). Et alors là pour lui tapis rouge, grands sourires et congratulations de toutes ces dames du studio qui ont littéralement fondus devant notre Beau gosse et son corps d’athlète ! Nudité partielle aussi, Spartacus en toge c’est pas très habillé de toutes façons, contrat de 6 mois, agent et MONsieur sera recontacté très rapidement pour de la figuration sur Spartacus lui ont-elles dit !! Ca ne nous étonne qu’à moitié à vrai dire et nous attendons impatiemment qu’elles le contactent pour suivre les premiers pas de notre célébrité en devenir J De mon côté, je me perdais (comme à mon habitude !) dans le Mount Eden Village, sorte de Quartier Latin à la néozélandaise, avant de tomber sur le magasin de la Croix-Rouge qui appelait aux dons pour Christchurch…2 nouvelles paires de lunettes de soleil, 1 pantalon, 1 pull,2 chemisiers, 1 polo et 3 t-shirts plus tard, je ressortais de là allégée de 50 $ néozed’ (c’est-à-dire 26 euros !!), sous des pluies de remerciements devant la somme que j’y avais laissé ! En même temps pour des pulls Esprit à 8 dollars et des T-shirts Urban Outfiters à 4 dollars, je reviens quand elles veulent les madames, c’est pour la bonne cause (oui Christchurch, j’en ai un peu fait ma cause !!) et puis je suis parée d’habits « corrects » pour aller travailler…manque plus que le boulot ! Nous avons ensuite retrouvé Kelly pour profiter des derniers rayons du soleil à la terrasse d’à côté en dégustant un cidre bien frais. Nous aimons nous retrouver là tous les 3 le soir, pour le « debrief’ » de la journée de chacun, c’est dépenser de l’argent alors que rien ne rentre pour l’instant mais c’est la fin de l’été, le temps est splendide, ça fait mal au cœur d’aller s’enfermer dans notre Boarding house alors qu’il fait si bon vivre dehors et que le soleil nous fait la fête jusqu’en début de soirée. Soirées que je passe de nouveau à cuisiner d’ailleurs ! J’ai pris mes marques dans la cuisine commune (entre 3 cafards) et je prends de nouveau le temps de préparer de bon petits mets (toujours sur la ligne du régime de la miss) à mes 2 loulous. Je me régale, je teste, j’élabore, je sens, j’imagine, je compose et m’amuse beaucoup avec les aliments ici. Je vire souvent Flol de la cuisine qui papillonne autour de moi, mais c’est MON moment et ça fait souvent l’unanimité lorsque c’est servi, jusqu’à forcer l’admiration de nos « colocs » qui trouvent que ça « seems nice and healthy » ! Nos habitudes alimentaires sont différentes c’est sûr! Nous nous régalons de fruits frais de saison et de légumes frais quand eux préfèrent la friture à la graisse animale et …6 repas par jour ! Très peu de restaurants « typiques » d’ailleurs ici, la nourriture kiwi n’existe pas vraiment, au même titre que la tradition culinaire française, si ce n’est beaucoup de viande et notamment du mouton ou de l’agneau, grillée au barbecue. La « junk food » est reine ici, pas moi de 5 Burger King sur Queen Street (les champs Elysées d’Auckland), entre 3 Macdo, 10 kebabs, 2 Wendy’s, beaucoup de sushis (qui eux-mêmes sont frits ou contiennent de la friture, autant dire que ma passion pour les sushis m’est vite passée !!) et de traiteurs chinois/Thaï/Viets’, rien de très typique que l’on pourrait classer au patrimoine mondial de l’UNESCO (Black&Deker si vous suivez ;p). De la nourriture à emporter surtout, ils ne prennent pas vraiment le temps de s’installer et de déguster et si ce n’est quelques spécialités Maories, elles-mêmes très grasses dues au mélange de leurs traditions et du colonialisme anglo-saxon, la plupart des meilleurs restaurants sont souvent …européens ! Restaurants qui du coup mettent la barre très haut pour « égaler » le service et les plats présentés, Flol en a d’ailleurs fait les frais en testant le …tartare gastronomique !! (Mon Dieu qu’est-ce que j’ai ri en voyant son assiette arriver !! Un apéro et encore, une cuillère le tartare !!).

Le soir il m’arrive de passer la soirée avec les coloc’, tasse de de thé et Oréos chocolats dans le canap’, et de m’intéresser aux programmes TV à succès néozélandais. C’est tout aussi stupide que chez nous mais en anglais et à la mode kiwi ! Le dernier en date consistait à faire cuire des saucisses le plus rapidement possible au barbecue par équipe, « Interresting ! » dirait Kelly, je me marre bien et e familiarise avec les challenges du pays : 2 minutes c’est le record à battre pour entrer dans le cercle très fermé des boss’ du barbeuc’ néozed !!
Puis nous continuons à profiter de nos journées avec Flol, dans l’expectative d’éventuelles réponses pour un job. Aujourd’hui c’est la St Patrick, Auckland est verte et les multiples pubs irlandais sont prêts à fêter ça comme il se doit. Nous irons certainement nous jeter une petite bière avec les Irishs de la ville histoire de voir comment ça se passe par ici, en attendant nous profitons du soleil qui tape fort à la terrasse d’un café, moi sur le blog, flol sur son bouquin électronique. On ne sait pas réellement comment tout ça va se goupiller, ce que nos recherches d’emploi vont donner dans un futur proche (et moins proche), mais on ne s’affole pas devant la lenteur des démarches et l’inconnue qui reste omniprésente quant à la suite de notre séjour à Auckland. Une chose est sûre nous sommes bien là, nous nous sommes laissé happer par l’atmosphère détendue et paisible néozélandaise. Le rythme est bien différent de notre vie parisienne et on a pourtant l’impression de profiter tout autant, mais pas de la même façon…Mes frères me manquent beaucoup et tout le monde aussi d’ailleurs, mais je commence à comprendre pourquoi on vient chercher si loin ce qui nous semble être un mythe ou en tous cas ce qui nous fait rêver dans le RER : Il fait vraiment bon vivre dans l’hémisphère Sud !!

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