26-03-11/3-04-11 : WEST AUCKLAND– FUNKYTHIB’/SHINE

Thibaut est donc venu me récupérer à la Boarding House à bord de Pinky le bolide, la plus funky des voitures roses, sous la pluie…Auckland sous la pluie c’est triste et même si je laissais mes compères pour une semaine, j’avais plus que hâte de quitter la boarding house : autant dire que j’ai refait mes bagages (plus ça va plus c’est vite fait d’empaqueter 40 kilos !!) à la hâte et que j’étais plus que prête à aller prendre l’air à la campagne ! Bobo (le gérant de la boarding house) ne l’entendait pas de cette oreille et me l’a bien fait payer, on s’en souviendra ! Pour ne pas subir le même sort, Kelly et Flol començaient à prévenir de leur prochain départ début avril et pour être honnête, ils trépignaient autant que moi de quitter cet endroit qui ne doit rester que temporaire pour être agréable. Les retrouvailles avec Thibaut ont été…disons à la hauteur des Solidays !! Tout aussi facile, décalé et à 1000 lieues du monde dans lequel nous évoluons, c’est donc tout naturellement et pendant que nous revenions sur nos expériences NéoZed’ respectives que nous nous sommes perdus avant de rejoindre Waitakere, à 30 km à l’Ouest d’Auckland. La Waitakere Ranges Region, ou le parc régional des Waitakere, s’étend sur 160 000 hectares de forêt native. Autant dire que le dépaysement est de nouveau au rendez-vous, à juste une demi-heure d’Auckland : nous passons de la ville à une région sauvage où se mêlent végétation luxuriante et étendues de plages de sable noir, on respire ! Avec le ciel gris, les nuages très bas et le taux d’humidité très élevé, nous étions de nouveau dans la jungle et seuls sur les routes ! Et là quelque part, au détour d’une route, un petit chemin indiqué par le panneau en bois « Shine » qui s’enfonce au milieu de la végétation (et qui se noie sous les flaques d’eau au moment où on arrive) et qui monte jusqu’à une immense maison en bois et baies vitrées, installée au milieu des prés, des moutons, des chevaux, des potagers, des poules…La nature autour, la piscine à côté, le trampoline (oui ici ils sont fans, il y en a dans tous les jardins !!) en face, les châtaigniers (qui font des châtaignes et non des oursins n’est-ce pas !) et citronniers dispersés un peu partout, les ruches un peu plus haut, les fauteuils des 70’s installés sur la terrasse sous le haut-vent en bois et ma chambre, sur l’aile de la maison, avec immense baie vitrée sur cet immense paradis…

Greg et Gillie (petit nom de Giliane) Shine sont les propriétaires des lieux et m’accueillent à bras ouverts pour la semaine. La cinquantaine, ou presque, tous les 2, ils portent très bien leur nom et sont rayonnants de simplicité, d’amour l’un pour l’autre (quand je serai un couple je voudrai être comme ça!), de gentillesse, de partage, on se sent bien dès la première minute où l’on entre dans cette maison. Tous est ouvert, pas de porte d’entrée et il règne un joli bordel dans la cuisine, dans le garage, la salle de bain et toutes les pièces mais ils s’y retrouvent et le rangement et l’ordre sont le cadet de leurs soucis à vrai dire, chaque chose est à la place où eux la retrouvent. Tout est allégresse et sans stress dans l’organisation de la maison et du temps de chacun, on se laisse vite prendre au jeu de la désinvolture et du naturel à leur contact. Si le couple est préoccupé par des questions comptables (Greg est également le propriétaire d’une enseigne de construction de bateaux) et travaille studieusement tout l’après-midi, je suis tout de même accueillie très chaleureusement et je fais tranquillement le tour des lieux avec Thibaut, qui vit là depuis plusieurs mois. Parents de 3 filles de 27 à 20 ans qui sont déjà dans la vie active ou qui étudient dans l’île du Sud, Greg et Gillie sont fans de Thibaut qu’ils ont élus meilleur woofeur de l’année ! Ils sont très à l’aise tous les 3 et leurs échanges sont plus qu’amicaux, complices et affectueux : une petite famille recomposée où on se marre bien !  

Si Thibaut à bien bossé avant mon arrivée (nourrir les animaux, désherbage des prés et jardins, replanter et s’occuper des potagers, etc.) j’arrive dans sa dernière semaine en Nouvelle Zélande aussi Greg et Gillie le laissent lever le pied et pour être honnête les tâches quotidiennes étaient plutôt easy cette semaine : quelques acrobaties dans les arbres pour les cueillettes, un peu de désherbage dans le dernier jardin à nettoyer, quelques courses et services quotidiens, le rangement de la cuisine (bon ça ce n’était pas une mince affaire !) et la préparation du dîner…le reste du temps nous profitions ! (la bière !!)

 

J’ai donc découvert Bethells Beach, à quelques kilomètres de la maison, qui longe la Mer de Tasman. Immense plage de sable noir, dû à la grande quantité de Titanomagnetite noire qui dérive des roches volcaniques de Taranaki et sont transportés par les courants côtiers. Les dunes de sables alentours bougent constamment au rythme des courants côtiers et les arbres autour sont tous courbés par la force des vents du littoral. Une mer bleue et transparente, des îlots de végétation tantôt entourés par la marée tantôt à fleur de sable, des dunes de sable noir parsemées de touffes d’herbes ocres et partout autour la forêt verte et luxuriante…Dans laquelle nous pouvons faire une jolie balade avant d’accéder à la plage et de la longer pour rencontrer…des méduses géantes échouées ! Vraiment géantes, une espèce de grosse flaque translucide sans filaments que Jared (gendre de Gillie & Greg), en kiwi qui se respecte et qui étudie la conservation de la nature et de l’environnement néozélandais, n’hésitera pas à prendre à mains nues ! C’est aussi sur cette plage que le sunset est (quand il n’y a pas de nuages) magnifique et qu’il fait bon l’admirer calés dans les dunes.

Entre autres découvertes typiques néozélandaises (telles que les moutons roses, ou les panneaux attention aux canards), nous nous sommes également rendus sur la magnifique plage de « Tafanoui » (là c’est du phonétique parce que ça s’écrit Tawharanui en vrai (le wh en maori se prononcant "f"), merci Thib’), à une heure de route au Nord Est d’Auckland, pour profiter d’une magnifique journée ensoleillée sur la plage quasiment vide et se baigner dans l’Océan cette fois-ci…Les photos qui suivent seront beaucoup plus parlantes que n’importe quelle description, je vous laisse juger par vous-même. 

 

Les journées s’écoulaient paisiblement, Pinky le bolide rose nous baladait, les radios locales nous innondaient de Metallica et Nirvana entre deux Avril Lavigne enflammés, je courais au milieu des moutons, nous cassions les clefs de la voiture, nous continuions nos collections de lunettes de soleil (Outlets Quicksilver entre autre), nous réalisions nos tâches quotidiennes tranquillement, avec le soleil encore très présent et je découvrais les crumpets avec mon café au petit dèj’. Les Crumpets : régal de Thibault qui ne jure que part ça ! Pâtisserie faite de farine et de levure, c’est une petite crêpe épaisse ayant un côté lisse (qui durcit au grille-pain) et un côté mou et spongieux (qui ramollit au grille-pain) où les trous absorbent ce avec quoi nous les tartinons (Nutella pour les mecs évidemment, Marmite pour Kelly et sirop d’érable pour moi), c’est un petit régal et on s’habitue vite au café/Crumpets du matin…ou du goûter…ou du milieu de film…une addiction quoi !!

Comme nous nous occupions des dîners, nous nous amusions à cuisiner des plats franco/européens/vietnamiens à nos hôtes, avec les fruits et légumes du jardin (les salades de Gillie étaient tout simplement fraîches de saveurs), ou du bacon et autres viandes provenant notamment des cochons élevés à la ferme et tués juste avant Noël (80 kilos de viande tout de même, jolies bêtes !). Et pendant que je découvrais les Feijoas (de 5 à 8 cm de long et environ 4 cm de diamètre, sa peau fine mais résistante, de couleur vert feuille, est trop amère pour être consommée. On le découpe en 2 pour le déguster, comme un kiwi, et sa chair couleur blanc crème est sucrée et parfumée et a une texture légèrement granuleuse, comme celle de la poire. Le centre du fruit est légèrement gélatineux et renferme de minuscules graines noires tendres et comestibles.) avec lesquels les kiwis cuisinent un excellent « sponge cake », et la sauce aux Cranberries (succulent !!) pour accompagner le poulet, Thibault les faisait rêver à grands renforts de Tartiflette ! Gillie, ancien chef cuisinier, raffole de la tartiflette et nous avons parlé tartiflette pendant toute la semaine. Car il n’y a évidemment pas de Reblochon ici, ou très peu, donc nous comparions les tartiflettes/camembert, tartiflettes/brie et tout de même la vraie tartiflette/Reblochon (grâce à un restaurant français installé à Auckland appelé Le Pyrénées et qui vend non pas du Reblochon mais du « fromage pour Tartiflette »!) qui a fait l’unanimité et élevé Thibault au rang de héros d’la tartiflette (Mets cette cagoule de bandit !). La Tartiflette est même entrée au menu officiel de Noël de la famille Shine, c’est pour dire le niveau !

Les soirées s’écoulaient au rythme de la musique qui se diffusait dans le jardin grâce aux installations de Greg, sous les guirlandes de lumières installées dans les arbres et calés dans les canapés avec un bon verre de vin : magique ! Pas de voisins alentours à part les parents de Gillie dans une maison un peu plus haut sur le terrain, juste le jardin, la musique, la nuit et nous, ça fait rêver !
Quand nous ne refaisions pas le monde jusqu’au petit matin et entre 2/3 films mythiques (Cry Baby restera dans les annales !), nous nous rendions à Auckland City retrouver Flol, Kelly & Ben’ (toujours là le jeune fou), Cécile (amie d’amis de Thibaut) avec Greg&Gillie pour profiter d’un concert live guitare/violon et tester les trottinettes néozélandaises. Greg nous accompagnait souvent une bonne partie de la nuit et nous rejoignait pour les bains de minuit, les discussions nocturnes lunettes sur le nez ou donnait des cours de saut de balais…nous rions beaucoup et échangions énormément, life is still easy…

Pendant ce temps à Auckland City Kelly commençait les heures supplémentaires lors de sa mission dans les assurances, continuait de voir Ben et trouvait une coloc’ avec 2 kiwis également, et Flol craquait pour une voiture 8 places et entamait les démarches pour se lancer dans 4 semaines intensives de cours d’anglais. Nous avions prévu de nous retrouver le week-end dans le petit paradis de Greg&Gillie, à l’occasion du festival de musique qu’ils organisaient avec une grosse communauté de musiciens hippies rencontrés lors de festivals, en l’honneur de 2 amis musiciens communs à eux tous, Jane et Jam, décédés ils y a quelques années.

Les préparatifs pour recevoir tout ce petit monde ont débutés le vendredi, au son des guitares et violon de Andrew et Giliane, qui avaient également élu domicile chez Greg et Gillie également pour le weekend. Un grand remue-ménage dans le jardin, un grand moment de solitude pour moi en train de « weeder » le potager iphone sur les oreilles et chantant à tue-tête devant la maman de Gillie interloquée, une greenstone autour du cou en souvenir de Gillie& Greg pour Thibaut, un grand soleil et 2 douches de pluie plus tard…Nous cuisinions, wait for it : une tartiflette, en attendant Kelly et Flol qui nous rejoignaient pour le dîner et le weekend. Les présentations faites, la tartiflette partagée à 9 et le thé servi, chacun discutait gaiement et nous écoulions la soirée tous ensemble dans le jardin, à la lumière des guirlandes et toujours au son de la musique. Kelly et moi commencions à chauffer la piste de danse pour le lendemain et je faisais « The bigger mistake ever » comme dirait Thib’ (oui, j’ai revu les vidéos et celle-là elle fait mal !!) avant de regagner nos quartiers et d’anticiper le gros weekend qui débutait…
Le samedi était chaud et ensoleillé et c’est dans la joie et la bonne humeur que chacun s’affairait pour tout préparer : nettoyage voire récurage du barbecue, installation et décoration de la scène (pour les musiciens) et du jardin, réassort de chaises pour les mecs et courses pour Kelly et moi, à bord de Pinky. Si le courant entre Kelly et Pinky est très bien passé, notre orientation laisse toujours à désirer et c’est près de 3 heures plus tard (après s’être gentiment fait imprimé un plan mappy par les vendeurs, incroyable ça aussi !!) que nous sommes rentrées pour aider à cuisiner. La journée filait au soleil, les invités commençaient à arriver, à installer leurs vans pour dormir ou à s’installer dans les chambres de la maison, la sono se préparait, le buffet se montait, les guitares sortaient de leurs étuis, nous commencions à nous laisser aller et à ouvrir nos premières bières au soleil. C’est tout naturellement que les gens présents se sont regroupés et ont commencé à jouer (tout le monde était musicien, il y avait plus d’instruments que d’invités !) : violons, guitares, contrebasses, mandolines, ukulélés, un joli concert improvisé alors que la soirée s’annonçait et que les bières continuaient à s’enchaîner. Nous nous laissions aller au rythme de la musique, bien installés dans les canapés, à discuter et rencontrer les invités. La soirée est très vite arrivée et la nuit rapidement tombée sur un sunset qu’on devinait magnifique au loin, entre les arbres. Le barbecue grillait et fleurait bon la viande qu’on allait dévorer (Greg me régalait de steak frais aux petits oignons grillés et sauce aux poivrons : so YUMMY !!), le buffet regorgeait de denrées toutes plus colorées les unes que les autres, le son de la musique commençait à s’élever, ça discutait gaiement partout et le feu crépitait au milieu de tout ce petit monde.
Triplette de violons, duo guitare/violon et groupe de musique folk/country se sont enchaînés pour animer la soirée qui a filé à toute allure. Cécile (et non pas Céline, mes plus plates excuses, plus plates que la poitrine de Jane Birkin !! L’amie d’amis de Thibaut) et son pote Jonathan nous ont rejoins au cours de la soirée, Kelly et moi avons fait honneur aux musiciens sur la piste de danse, Gillie la belle Gillie m’a fait l’honneur de quelques danses, Thibaut honorait sa Dard-défaite au Jaegermeister, Flol immortalisait tout ça, les bouchons de champagnes sautaient et jamais la musique ni les conversations ne s’arrêtaient. Nous sommes allés jusqu’au bout de la nuit, français/anglais tout le monde se comprenait, les garçons ont dévoré la tartiflette (encore et toujours !!) qui traînait et nous avons bien rigolé au coin du feu, avant d’aller s’empiler comme des duplos pour une courte nuit…2 minutes du Fantastic Mister Fox auront suffi à anéantir la fine équipe !